Mon nom est nicole staneslas varzön, je suis l’archiviste de l’Empire du Chaos. Je fais partie de ceux que l’on a surnommé « la deuxième génération ». J’ai longtemps hésité à écrire nos aventures…mais cela va faire maintenant cinq ans que tout c’est fini. Cinq ans que le cauchemar c’est arrêté. Cinq ans qu’ils sont morts…
C’est surtout pour honorer leur mémoire que j’ai décidé d’écrire ces chroniques. Pour que les prochaines générations comprennent comment nous en sommes arrivés là et qui nous étions. Vous qui tenez ce livre entre vos mains sachez que certaines choses dans ce récit peuvent paraître exagéré, mais je vous prie de me croire tout ce qui est écrit dans ces chronique est vrai.
Tout a commencé à Sufokia… ***
Le garde luttait contre le sommeil…la nuit était tombé depuis longtemps, et la tâche qu’on lui avait confiée était assez rebutante. Surveiller un simple chemin, c’est tout ce qu’il devait faire, surveiller un simple chemin ! Il devait être assez déçu de ne pas se voir confier de missions plus importantes. Peut-être se disait-il à l’époque que son chef ne le considérait pas assez…ou peut-être était-il comme tous les autres : un fanatique servant la cause que leur maître leur avait exposée. Il devait s’ennuyer, attendant que quelqu’un vienne le remplacer ou qu’on lui annonce que les préparatifs étaient terminés. Ce soir-là, pour lui, devait être le grand soir. Le soir qui devait marquer le début d’une nouvelle époque, d’un nouveau monde. Il devait se sentir fier de pouvoir assister à la déchéance du monde des douze promit par son maître…
L’air marin des rives de Sufokia venait lui chatouiller les narines, et le reflet de la lune dans l’eau offrait à ses yeux un spectacle magnifique. Peut-être que ces distractions furent la cause de son incapacité à voir venir ses ennemis… dans tous les cas, lorsqu’il aperçut enfin les silhouettes s’approchant de lui il était trop tard. Il tenta de prévenir ses acolytes, de hurler, de saisir son arme…mais aucune parties de son corps n’accepta de bouger. Il vit passer un à un tous ces intrus devant ses yeux, ils marchaient simplement conscients de leur supériorité. Il reconnut le Xélor responsable de son immobilité, mais ce ne fut que lorsqu’il vit le Sram fermant la marche qu’il comprit qu’il avait choisi le mauvais camp. Il avait certainement dû essayer de fuir, ou au moins de bouger, mais il ne le pouvait simplement pas. Alors c’est sans aucuns mouvements et avec une absence totale d’émotion faciale qu’il vit le Sram lui trancher la gorge d’un geste vif et souple, sans même lui jeter un regard. Il ne mourut vraiment que lorsque le sort du Xélor ne fit plus effet, mais à ce moment la partie c’était déjà jouée, et les vainqueurs avaient été désignés…
***
Ces hommes faisaient partis d’une organisation très peu connue appelée « Empire du Chaos ». Vous qui lisez ces lignes devez connaître cette ordre : vous en faîtes partie ! Mais connaissez-vous réellement notre histoire. Vous qui faîtes partis de la troisième génération, les hommes que je vais vous décrire dans cette première chronique furent les derniers guerrier de la première génération. Je ne vais pas vous expliquer dans les détails ce qu’est l’Empire, je pense que vous en vous savez bien assez sur notre guilde, je me contenterais donc de vous décrire les actions qu’on menés la première génération. Ils ont observés les évolutions de ce monde, ont parfois légèrement influés sur le cours des évènements, mais ils n’ont jamais complétement changé le cours de l’histoire. Ils comptaient dans leurs rangs certains des meilleurs combattants du monde des douze. Ils savaient que la moindre de leur action pouvait avoir de terrible répercussion sur ce monde…
Mais trêve d’explication…je pense que vous aimeriez connaître la suite de cette histoire…***
Plus loin sur le rivage, mouillait un navire. C’était un bâtiment de guerre imposant, armés de nombreux canons, le bois qui le composait était neuf et rien ne semblait pouvoir en venir à bout. La gigantesque tête d’un étrange animal marin avait été taillée dans la proue du navire, ce qui donnait l’illusion que le bâtiment entier était un monstre. Une plaque avait été posée sur le flanc tribord du navire, on pouvait lire le nom « Beast of Burden » gravé dessus. De nombreux hommes s’activaient autour de ce bateau. Certains chargeaient des provisions, d’autre nettoyaient les canons et le reste scrutaient les alentours à la recherche d’intrus. Quand ils virent les hommes de l’Empire s’approcher lentement vers eux, ils se mirent à donner l’alerte. Nos hommes ne changèrent pas leur parcours d’un iota, ils allèrent directement se placer devant le navire sans lancer un seul regard vers leurs ennemis. Ils avançaient d’un pas sûr, leur visage ne trahissant aucune émotions, ils étaient là pour en finir avec lui. Le vieux Xélor qui ouvrait leur marche s’arrêta juste devant flanc tribord, et cria d’une voix autoritaire et neutre :
« -Valadymir ! Je sais que tu es dans ce navire. Ce ne sont pas tes homme que nous sommes venu voir, c’est bel et bien toi. Tes projets sont insensés, es-tu donc devenu fou à ce point ? Toi qui as été notre leader pendant des années ! Où est passé le Valadymir calme et réfléchis à qui j’ai confié la direction de l’empire ? »
Plus un bruit…plus personnes n’osait parler. Le silence sembla durer une éternité, puis on entendit des pas. Des bruits de pas venant de la cale du navire, qui devenaient de plus en plus fort…
La trappe de la cale s’ouvrit enfin et une personne en sortit. C’était un grand Osamodas, il était assez maigre et paraissait presque fragile…mais ça aurait été mal le juger. Ses longs cheveux noirs désorganisés lui encadraient le visage, certaines mèches passant devant ses yeux indiquaient que cela devait bien faire des semaines qu’il ne s’était pas coiffé. Deux cornes dépassait de chaque côté de son crâne prouvant son appartenance aux peuples des Osamodas. Sa peux était bleu foncé, si bien que l’on distinguait à peine son visage dans la nuit. Il portait un long manteau noir tombant jusqu’à ses chevilles. Sous ce manteau on pouvait voir qu’il portait également un gilet en cuir, équipé de nombreux rangements. Son visage était impassible, on ne pouvait y voir que le calme et l’assurance. Il s’appuyer sur la rambarde du flanc du navire, et déclara d’une voix posée :
« -Rélius…quelle bonne surprise. Tu es venu me souhaiter un bon voyage ? Oh il ne fallait pas te déplacer pour cela vieil ami, il te suffisait de m’envoyer une lettre. Mais bon te voir empli mon cœur de joie. Ce n’est pas fréquent de voir le chef de l’Empire du Chaos en personne…et ses larbins avec lui…
-Arrête ça Valadymir ! » Hurla le Xélor. « Cela fait longtemps que tu n’es plus comme cela ! Montre-nous ton vrai visage ! »
L’Osamodas sourit, et commença se frapper le visage à l’aide de son poing. Il se donna quelques coups, puis éclata de rire. Il hurla :
« -Tu veux voir mon vrai visage le vioque ? Et bien le voici ! Quand dis-tu, suis-je toujours aussi fou que tu le prétends ? Ou es-tu trop sénile pour voir le génie de mon plan !
-Ton plan ? Relâcher les pires monstruosités de ce monde sur Astrub, tu appelles ça un plan ?
-Oui…et alors ? Vouloir supprimer les faibles de ce monde c’est déjà faire une bonne action non ? Ensuite on trouvera un moyen de massacrer les autres….ne t’en fais pas.
-Pourquoi vouloir tous les tuer ? Ça n’a aucun sens ! »
Valadymir éclata de rire une nouvelle fois.
***
Valadymir…en repensant à cet homme c’est tout un flot d’images horribles qui me reviennent en tête. Lorsque Rélius se sentit trop vieux pour diriger la guilde il demanda à Valadymir de le remplacer. A l’époque L’Osamodas était un exemple de sagesse et d’actions calmes et réfléchis. Il dirigea l’Empire parfaitement bien, jusqu’au jour où il partit avec quelques hommes en mission. Il en revint seul, et il avait changé. Dire que cet homme était devenu fou est un euphémisme. Tuer des gens…voilà tout ce qu’il voulait. Rélius avait donc été obligé de le bannir, mais ça n’avait fait qu’aggraver le cas de Valadymir. Il avait commencé à éliminer des civils sans raisons… Mais au fond quand on connaît le véritable but de ces massacres, on voit cet Osamodas différemment. Il était certes cinglé…mais comment aurait-il pu ne pas l’être après ce qu’ils lui avaient fait…***
L’Osamodas arrêta de rire soudainement et hurla :
« -Si l’Empire veut ma mort, alors je ne peux plus rien pour vous sauver ! Vous ne m’empêcherez pas de partir ! »
Il plongea sa main dans son manteau, ouvrit l’un des rangements, et récupéra l’un de ses nombreux couteaux de lancé. D’un seul mouvement, il retira sa main de son manteau et lança son arme. Le couteau vint se planter aux pieds de Rélius. Le Xélor resta impassible et hurla :
« -Mes frères, cet homme faisait partit des nôtres autrefois…mais aujourd’hui il représente une menace pour ce monde ! Nous devons en finir avec lui ! Montrez lui ce que vaut notre Empire ! »
Un cri de guerre s’éleva des hommes de l’empire, ils étaient prêts à en découdre. Voyant cela Valadymir déclara :
« -Mes très chers larbins ! Je pourrais vous faire un long discours pour vous dire que j’ai confiance en vous et que je ferais tout pour protéger…mais ce serait mentir. Vous pouvez crever, du moment que je m’en sors pour moi tout ira bien. Et pour ce qui est de la confiance…on repassera. Maintenant…butez moi ces enfoirés… »
Les hommes de Valadymir hurlèrent et se jetèrent sur les hommes de l’Empire.
***
IL n’a jamais pu me raconter en détails cette bataille…pourtant elle aurait dû être inscrite dans les livres d’histoires tant elle devait être épique. IL se souvient d’avoir tué des hommes de Valadymir, puis s’être fait encerclé. IL regrette toujours, je pense, de ne pas avoir pu faire plus. IL s’appelle Nanohope, et est notre chef…
***
Le réveil de Nanohope fut terrible ce jour-là. Le goût du sang dans sa bouche, la pluie qui venait de tomber sur Sufokia et qui lui fouettais le visage…mais surtout la douleur ressentie à cause de ses nombreuses blessures. Mais il était vivant…la chance de l’Ecaflip surement. Il était étalé sur le dos, immobilisé par la fatigue. Autour de lui il pouvait discerner des cadavres des deux camps. Que de pertes ce jour-là…
« -Tu te réveil enfin… »
Nanohope sursauta en entendant la voix, elle provenait d’à côté de lui. « Rélius ? » articula t’il en bougeant lentement sa tête pour voir son chef. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant que le propriétaire de la voix n’était autre que Valadymir. Il demanda :
« -Ou…ou est…ou est Rélius ?
-Le vieux ? Il est là-bas. »
L’Osamodas indiqua au pauvre Ecaflip le cadavre de son mentor. Rélius était debout, des dizaines de couteaux plantés dans le corps. Malgré son âge avancé cet homme était mort debout. Valadymir déclara d’une voix calme :
« -Je dois avouer qu’il m’a impressionné, je ne pensais pas que le vaincre serait aussi dur…
-Espèce…de monstre. » Articula Nanohope
« -Monstre ? Mais au fond nous sommes tous des monstres mon chers Nano…ne t’ai-je pas appris cela du temps où je te formais ?
-Tu…es complétement…fou…
-Et si ce n’était pas moi le fou de cette histoire ? Et si j’étais le seul à me rendre compte de notre pouvoir ? Et si j’étais le seul être mentalement sain de ce monde ? Tu vois Nano, il n’y as jamais d’affirmation, il n’y a que des questions. »
L’Osamodas regarda son ancien disciple dans les yeux et lui expliqua :
« -Voilà, je viens de te donner mon dernier enseignement, il ne me reste plus qu’à te donner ton cadeau de fin de formation. »
Il sortit un long poignard de son manteau, et sans aucune hésitation la planta dans le ventre de l’Ecaflip en affichant un sourire sadique. Le coup brutal fit cracher du sang à Nanohope, il hurla de douleur puis s’évanouit. Il ne put entendre que cette phrase :
« -Au revoir Nano…peut être que là où tu vas-tu pourra comprendre mes motivations… »
Nanohope ne resta que très peu de temps évanouit, il rouvrit les yeux quelques minutes plus tard. Il vit alors le « Beast of Burden » s’éloigner lentement du rivage pour se rendre en pleine mer. Il ferma les yeux quelques instants puis les ouvris de nouveaux. Il aperçut alors une silhouette ramper vers lui. La fatigue le força à fermer et à paupière yeux plusieurs fois. A chaque fois la silhouette se rapprochait, tandis que le navire s’éloignait. Il finit par reconnaître l’homme qui rampait, il s’agissait de Zephyrion, un de ses amis de l’Empire. Zephyrion sa plaça à côté de lui, son masque était fissuré en plusieurs parties. Il plaça ses mains sur le torse de son ami et commença à le soigner. Nanohope essaya de contester, mais Zephyrion lui répliquât sèchement :
« -Arrête de bouger Nano ! Je dois te soigner ou tu vas y passer.
-Laisse…moi…mourir…Zeph…
-Tu peux toujours rêver vieux frère. Je ne veux pas être le seul survivant de notre camp.
Cette phrase suffit à faire comprendre à Nanohope ce qu’il refusait d’envisager depuis son réveil…l’Empire était tombé, et le monde des douze allait devenir pire que l’enfer. Pendant que son ami tentait que bien que mal de le soigner, Nanohope hurlait.
***
Nanohope n’a jamais voulu me dire pourquoi il avait hurlé ce jour-là. Etait-ce par douleur, par haine, par tristesse, par colère…je ne le saurais probablement jamais. Mais ceux qui cette nuit-là sont passés près des rivages de Sufokia ont pu entendre un hurlement symbolisant la fin d’une ère…
Ils n’étaient plus que deux, ils étaient l’ultime héritage de l’organisation, ils étaient les survivants de l’Empire…
Chronique 1 : terminée
Nicole Staneslas Varzön